Studio Loïc Journo : Les Portes Musicales Varoises
Vous rêvez de vivre de votre passion pour la musique ? Loïc Journo a mis ses talents instrumentaux et techniques au service d’un vrai studio d’enregistrement à La Garde pour développer les projets artistiques de musiciens et chanteurs du Var. Rencontre.
Pour vous, c’est quoi un studio ?
Un studio est un lieu de conseil, d’échange et d’expérimentation. C’est un peu comme un laboratoire. Il s’agit du dernier lieu où l’on peut tester des choses avant qu’il soit fixé sur un support. L’histoire des studios est toujours intéressante.
Pouvez-vous nous raconter l’histoire du studio ?
J’ai commencé la musique jeune et j’étais un peu touche à tout. Je me suis mis à enregistrer mon propre groupe, sous forme de maquette avec un vieux zoom R16, et le virus s’est installé. Après deux années d’égarement en faculté de droit, je suis parti à l’ACFA de Montpellier en section Sound Design.
Après la validation du diplôme et un bac+3 en poche, j’ai continué à faire mes armes avec un setup de studio portable pour enregistrer dans les studios de répétition de groupe. Puis après un an de cohabitation dans le très bon studio de répétition « London Calling » à la Garde (83), j’ai décidé d’ouvrir mon propre studio d’enregistrement à quelques pas de là. Depuis décembre 2018, la date de fin de travaux, j’opère désormais dans mon propre studio Loïc Journo.
Quelles sont les spécialités du studio ? De quel type de matériel disposez-vous ?
Il n’a pas vraiment de spécialité. A mon âge et dans la période actuelle, j’essaie d’avoir plusieurs casquettes et donc un matériel varié. Au studio, je mélange le numérique, soit la console Allen et le Heath SQ6, avec l’analogique, c’est-à-dire le Elysia xfilter/nvelope/karacter, préampli Hacienda Lab 169, préampli/Compresseur TLAudio C1 première génération et LA610.
Je fais également du concert live, de la radio, de la composition musicale et du design sonore. Enfin, je fais aussi du mixage pour l’audiovisuel, notamment pour Vice TV, ainsi que de la prise son pour du documentaire et de la fiction. Cette palette variée de missions m’amène donc à avoir du matériel varié et à diversifier les techniques.
Le studio a-t-il un genre musical de prédilection ?
Pas vraiment, j’ai la chance d’avoir une cabine me permettant d’enregistrer un groupe en live et on m’a beaucoup appelé pour cela au début. Mais je fais régulièrement du piste à piste. J’accueille beaucoup de rappeurs comme c’est l’un des styles majeurs actuellement. Il y a régulièrement des groupes de pop, de rock, ou encore de soul. Musicalement, je suis curieux de nature. J’accueille tous les styles avec joie et chaque projet est une nouvelle découverte. Quant au studio, je travaille autant avec des professionnels que des amateurs, l’idée étant d’être accessible au plus grand nombre.
Quel degré d’accompagnement proposez-vous aux artistes ?
Tout dépend de l’exigence de l’artiste. J’accompagne régulièrement sur de l’arrangement, des conseils techniques en tous genres et de l’expérimentation. J’encourage le plus possible les artistes à tester les idées qu’ils ont en tête afin de ne plus avoir de doute à la sortie du projet. La même démarche s’applique aussi sur la préparation d’un album au studio, je m’occupe de l’enregistrement, du mixage et du mastering.
Des conseils pour les artistes émergents qui n’osent pas passer de leur chambre au studio ?
Ne pas hésiter ! On apprend beaucoup par cet échange. La musique est avant tout une histoire d’humains. Il ne faut pas hésiter à discuter en amont avec l’ingénieur son afin de voir si le courant passe bien. Il n’y a pas de niveau requis, mais le partage de sa musique avec un professionnel permet de l’amener plus loin, de gagner du temps et surtout de l’objectivité. Seul dans sa chambre, on perd souvent cette notion-là.
Vous avez dû voir passer de nombreux artistes. Une petite anecdote à nous raconter ?
J’utilise régulièrement un microphone peu connu, qui s’appelle le Wasaphone MKII. C’est un micro plutôt lo-fi qui ressemble à une salière. Cela intrigue énormément les artistes et ajoute un grain indéniable en parallèle sur des voix. Il permet aussi de créer un filtre de type radio avec un vrai caractère.
Avez-vous développé des nouvelles solutions d’accompagnement d’artistes face à la crise du COVID-19 ?
Pas vraiment, mais le mixage et mastering à distance s’est intensifié.
Des projets à partager ?
Un jeune artiste du nom de « The Ø » travaille son premier album, qui sortira prochainement. Nous sommes également sur deux autres projets créés par les Toulousains « Totem Crew » et « Am’N’otep », qui arrivent bientôt. En termes de sorties récentes, il y a l’album de l’artiste locale « Lao.B » et les singles du duo Llpa. Leur album sort bientôt aussi !
Sinon, je gère également une émission de Live musical nommé « Live & Active » sur Youtube et Radio Active. Nous sortons d’ailleurs des vidéos très régulièrement et partageons de belles découvertes qui raviront vos oreilles.
Merci à Loïc Journo d’avoir partagé avec nous l’histoire de son studio varois, découlant directement de sa propre histoire. Tous les artistes, varois ou de passage, sont les bienvenus dans cet établissement sonore où le partage et l’écoute sont mots d’ordre.