Le FLOW : le Premier Centre des Cultures Urbaines d’Europe !
Aujourd’hui, nous partons à la rencontre des acteurs d’un lieu atypique : le FLOW à Lille ! Ce centre eurorégional des cultures urbaines voue toute son énergie à l’accompagnement des artistes de la culture hip-hop : rappeurs, danseurs et graffeurs. Sylvain Desplanques, le chef de projet du Flow, prend la parole.
Pouvez-vous nous raconter l’histoire du Flow (création, développement, thématiques…) ?
La mairie de Lille a créé le Flow en octobre 2014. Notre particularité, c’est de couvrir l’ensemble de la culture hip-hop, comme elle est née dans les années dans les années 80 dans le Bronx : musique, danse et graffiti.
La création du Flow est partie du constat que les rappeurs avaient des difficultés d’accès aux autres établissements culturels plus “traditionnels”. Ils avaient de plus en plus besoin de lieux de répétition et d’enregistrement, nous avons donc répondu à cette demande. Cette activité fait de nous le premier lieu 100% dédié au hip-hop en Europe.
Quels artistes peuvent venir travailler dans le bâtiment du Flow ?
Le studio est ouvert à tout le monde. Au début du Flow, on essaye de répondre un maximum à l’énorme demande qu’on a eue. Aujourd’hui, nous nous sommes davantage structurés. Nous accompagnons des projets amateurs et semi-professionnels.
Quel degré d’accompagnement proposez-vous aux artistes ?
Nous avons des dispositifs d’accompagnement à la carte en fonction des projets. Nous soutenons notamment un grand tremplin national d’artistes de la culture urbaine qui s’appelle Buzz Booster. C’est un dispositif de repérage de jeunes talents rappeurs des régions. L’appel à candidatures sera d’ailleurs lancé en février 2021 !
Nous développons également l’accompagnement des amateurs, avec des ateliers d’écriture de rap et de Djing. À travers ses ateliers, nous voulons revoir les bases pour donner des clés aux artistes dans leur réussite professionnelle.
À côté de cela, nous avons des studios qui sont ouverts pour les groupes qui le souhaitent.
Quel matériel mettez-vous à disposition des artistes ?
Nous avons 3 studios de répétition, dont 1 qui est également un studio d’enregistrement. Nous disposons également de 2 studios pour la danse et d’un autre grand studio pour les artistes graffeurs. Enfin, nous avons une belle salle de diffusion, qui sert également de lieu de travail pour les résidences d’artistes avec un plateau scénique et une jauge debout ou assise.
Vous avez dû voir passer de nombreux artistes. Une petite anecdote à nous raconter ? Ou une belle collaboration ?
Nous sommes plutôt fiers d’un groupe de rap que nous avons accompagné depuis ses débuts, et que nous accompagnons toujours aujourd’hui. Ils sont en train de monter un label indépendant à Lille qui s’appelle NorthFace Records. Ils soutiennent notamment le rappeur Bakar, qui est en train de se faire connaître au niveau national.
Quelle place occupe la musique à Lille ?
Depuis 2004, la ville de Lille a énormément investi dans la culture. On a déjà été la capitale européenne de la culture et depuis cela a créé une bonne dynamique au niveau de la musique. Une des plus grosses salles de concert de France se situe d’ailleurs à Lille : l’Aéronef. Il y a également le Zénith de Lille qui accueille de nombreux spectacles. La programmation musicale à Lille se fait souvent par saisons et est très active d’octobre à juin.
La crise sanitaire vous a-t-elle impacté et comment vous êtes-vous adapté ?
Comme la plupart des structures culturelles de France, nous passons notre temps à programmer et déprogrammer des projets à cause de la situation sanitaire. Nous sauvons quand même quelques projets de résidence et d’accompagnement, mais seulement pour les artistes salariés, car ce sont les seuls qui sont autorisés en temps de confinement. On se contente de peu, mais on en est quand même contents.
Des artistes travaillent encore chez nous actuellement, même si le bâtiment semble fermé. Nous essayons de relayer un maximum tous les projets de la scène locale qui réussissent à se faire. Nous finançons quelques projets, soit directement, soit via des partenaires ou des subventions. Cela permet à des artistes d’obtenir le statut “salarié” pour qu’ils viennent au Flow.
Des projets à partager ?
Nous travaillons sur tous les projets parallèles pour être fin prêts pour la prochaine réouverture. Nous prenons le temps de travailler le réseau professionnel et de structurer un maximum les processus et nos solutions d’accompagnement pour la rentrée au Printemps.
Un grand merci à Sylvain Desplanques pour cet échange très riche. Si vous êtes un artiste de la culture urbaine, n’hésitez pas à contacter le FLOW pour discuter des possibilités d’accompagnement. Pour le tremplin Buzz Booster, rendez-vous bientôt pour proposer votre candidature ! En attendant, vous pouvez toujours consulter nos autres interviews de studios pour en apprendre toujours davantage.