Kitchen Studio : le grenier musical de Bordeaux
La ville de Bordeaux regorge d’acteurs musicaux, tout autant dans le domaine technique qu’artistique. Aujourd’hui, nous sommes allés à la rencontre de Milos Asian, musicien, producteur, ingénieur son et créateur de l’atypique Kitchen Studio. Interview.
Pour vous, c’est quoi un studio ?
Techniquement, un studio est là pour reproduire le son tel qu’il est lors des prises et de le mixer en fonction du type de musique et des attentes du client. Mais ça ne s’arrête pas qu’à l’aspect technique. Un studio, c’est tellement plus que cela. Nous devons être à l’écoute des musiciens, apprendre à les connaître et les conseiller lorsque cela est demandé. Ils doivent pouvoir se sentir dans leur bulle pour s’évader et se donner à 100%. Il y a un vrai échange, qui va dans les deux sens. Chacun peut apporter quelque chose à l’autre. Pour moi, tout passe par l’humain d’abord.
Pouvez-vous nous raconter l’histoire du studio ?
Le studio se trouve à l’étage de ma maison depuis 7 ans. Au début je voulais le monter dans le garage mais je me suis vite rendu compte que ça allait être trop petit, alors j’ai aménagé les combles. Il s’est alors construit et amélioré petit à petit, avec les moyens du bord : de l’isolation thermique à l’installation électrique, le traitement acoustique…
Même 7 ans plus tard, il évolue constamment. À chaque passage d’artistes, je prends en compte leurs remarques et j’investis dans le studio pour qu’il réponde à toutes leurs attentes.
Quelles sont les spécialités du studio ? De quel type de matériel disposez-vous ?
Comme mon bras droit Jonathan Reig dirait : «Shit in, Shit out». Je m’applique beaucoup sur la prise audio. J’essaye de toucher le moins possible au son des prises, mais cela ne s’applique pas à tous les genres musicaux. J’y propose autant le son vintage que les sons plus modernes.
En matériel, j’utilise une SAJE Poly Broadcast, un DBX 160A et enregistre sur une carte son MOTU 16AVB.
Quel est le genre musical de prédilection du studio ?
Personnellement j’ai baigné dans la folk et le rock, mais j’écoute vraiment tous les styles. Alors le studio est très ouvert à tous les styles. Bien que petit, le studio est aussi adapté aux groupes qu’à l’artiste soliste indépendant, quel que soit son niveau.
Quel degré d’accompagnement proposez-vous aux artistes ?
Lorsque cela m’est demandé, j’accompagne les artistes de la création aux arrangements de leurs œuvres. Si besoin, je fais participer des musiciens lors des enregistrements. Je propose aussi de coacher les artistes désirant en apprendre plus sur la prise audio, mao, leur installation et traitement acoustique chez eux… Je peux les mettre en relation avec d’autres intervenants, comme des coachs de chant par exemple, afin qu’ils puissent mieux préparer leurs sessions le jour J.
L’accompagnement se fait jusqu’au mastering, je les mets en relation avec des personnes avec qui le studio à l’habitude de travailler.
Des conseils pour les artistes émergents qui n’osent pas passer de leur chambre au studio ?
Croyez en ce que vous faites. Il faut que ça sorte des tripes, et bossez pour être bon. Faites écouter à des amis, demandez ce qu’ils en pensent. Une fois que vous êtes content de votre prestation depuis chez vous ou votre salle de répèt’ et que vous arrivez sans faute à faire vos prises, il n’y a pas de raison que ça se passe mal au studio.
Des projets futurs à nous partager ?
Les prochaines étapes consistent à monter la hauteur de plafond de un ou deux mètres pour agrandir les pièces et s’équiper en analogique avec un 16 pistes à bandes. Ainsi, nous pourrons tourner d’autres Kitchen Sessions.
Merci à Milos pour cet échange passionnant. Si comme nous, vous débordez d’envie de découvrir ce temple musical hors du commun, n’hésitez pas à le contacter. Il se fera un plaisir de vous accueillir et de vous guider dans vos créations artistiques ! Pour découvrir de nouvelles histoires et anecdotes sur les studios français, rendez-vous sur notre page interviews des studios.