Studio C&P : Accompagner les Artistes Lillois
Aujourd’hui, nous partons au cœur du nord de la France pour rencontrer Frédéric Pecqueur, créateur du studio C&P dans la région lilloise. Entre histoire et adaptation permanente, le studio nous raconte son histoire et ses projets.
Pour vous, c’est quoi un studio ?
Un studio en 2020, ça n’a rien à voir avec l’époque de la gloire des studios dans les années 80s’. Avant, c’était surtout un lieu où il y avait du matériel et du savoir-faire. En 2020, le matériel n’est pas si important, c’est le savoir-faire qui prime. Il faut être doué dans la prise de son bien sûr, mais aussi dans la composition, l’arrangement, le mixage, le marketing, le graphisme, les conseils… Un studio de nos jours doit être multicasquettes, dans tous les aspects de la musique !
Pouvez-vous nous raconter l’histoire du studio ?
Le studio C&P a été créé en 2003 en milieu associatif, puis sous la forme d’une société en 2008. Le nom signifie “copy & paste”. Quand j’ai démarré, j’avais un groupe de musique et était un ingénieur du son en devenir. On était très mauvais et on passait notre temps à faire des copier-coller… On a trouvé que ce serait drôle d’appeler le studio “copy and paste”.
Quelles sont les spécialités du studio ?
Le studio C&P n’est pas spécialisé, j’ai des affinités avec certains styles musicaux plus que d’autres, mais je ne m’arrête pas à cela. Il est justement très enrichissant de travailler sur des styles aux antipodes pour perfectionner nos compétences d’accompagnement et de mixage.
Le studio propose donc un accompagnement pluridisciplinaire : composition, arrangement, mixage, mastering, graphique, vidéo… Pour cela, nous pouvons tourner au studio, à l’aide de nos fonds verts ou à l’extérieur. La différence avec les clips créés par des cinéastes, c’est que nous sommes des musiciens avant d’être des vidéographes. Il y a donc une réelle cohérence entre nos clips vidéo et la musique des artistes. Il y a une sensibilité de musicien à musicien qui se ressent dans les clips que nous créons.
De quel type de matériel disposez-vous ?
Nous avons une configuration hybride, à la fois des rac analogiques et un workflow numérique. Pour le mastering, on propose de l’hybride entre analogique et numérique.
Le studio se dessine vraiment par son savoir-faire et pas uniquement par son équipement. Il y a également un gros travail d’acoustique qui a été fait dans les trois pièces ; la régie et les deux salles de prises de son.
Quelle est la cible de votre studio ?
Avec le nouveau studio, on essaie de toucher des artistes de labels un peu plus connus, mais le studio est ouvert à tout le monde : amateurs et professionnels, musiciens solistes et groupes de musique… Nous disposons d’ailleurs d’un espace de 80m2 et pouvons facilement accueillir des groupes de dix personnes, en faisant une prise live dans la grande salle et en isolant le chanteur ou le guitariste dans les petites salles par exemple.
Des conseils pour les artistes émergents qui n’osent pas passer de leur chambre au studio ?
Mon premier conseil, c’est qu’il faut sortir de ce postulat “pour me faire connaître, il faut que je sois signé dans une maison de disque”. Avec internet, l’avenir est à l’autoproduction et aux petites structures, vous n’avez aucunement besoin d’être dans un label pour venir enregistrer au studio ! L’exemple type et le précurseur de cette manière de produire, c’est Francis Cabrel. C’est un pionnier en avance sur son temps qui a développé sa carrière de manière autonome tout du long.
Une petite anecdote à nous raconter ?
Mon beau-frère travaille dans la logistique de grands groupes. Ses collègues connaissaient bien l’ex du chanteur de Gojira, le groupe de métal français le plus connu à l’international actuellement. Ils ont organisé un apéro avec eux et mon beau frère, qui ne les connaissait pas du tout. Les membres de Gojira ont expliqué ce qu’ils faisaient à mon beau-frère, qui n’a pas saisi l’importance du groupe et leur a demandé s’ils avaient déjà joué à la fête de la musique ! 🤣
La crise sanitaire vous a-t-elle impacté et comment vous êtes-vous adapté ?
D’une part, nous offrons la possibilité aux artistes de venir tourner des live stream aux studios. Pendant le confinement, le studio n’avait le droit d’ouvrir qu’aux artistes professionnels, mais il est difficile de définir qui est vraiment professionnel dans la musique. Nous faisons également du mixage et mastering en ligne, ce qui nous a bien aidés à continuer l’activité du studio cette année.
Des projets à nous partager ?
Il est difficile de se projeter avec la crise sanitaire, car il y a beaucoup de réservations de dernière minute, et donc peu de visibilité. Il y a des rappeurs de la région qui vont venir enregistrer leur album au studio. Nous avons également le tournage d’un clip pour Antoine Blanc, ancien DJ qui fait maintenant de la variété française.
Merci à Frédéric Pecqueur pour ce moment de partage autour de la musique et de la scène musicale du nord de la France. Artistes ou professionnels de l’industrie musicale, n’hésitez pas à le contacter ! Pour lire de nouvelles anecdotes de studios, baladez-vous dans les interviews des studios dans toutes les régions.