Studio Tchaman : votre solution studio proche de Marseille !
Aujourd’hui, direction le Sud de la France pour découvrir le Studio Tchaman et son fondateur, Christophe Khatchik Hovikian.
Pouvez-vous nous raconter l’histoire du studio ? Comment est-il né ?
« Je revenais de Paris où j’étais assistant. Arrivé à Marseille, je me suis rendu compte que si je ne créais pas mon propre studio, il allait falloir très certainement tirer un trait sur cette profession. Cela n’était pas acceptable et j’ai alors décidé de créer mon studio. »
Quelles sont ses spécialités ?
« Sa spécialité est tout simplement sa mission première : réaliser des enregistrements de qualité. Mais si la question porte sur ses singularités, je dirais que, dans le climat tout numérique qui a infusé la plupart des studios, ce qu’on appelle aussi « In the box », j’ai décidé d’opter pour un travail avec un maximum d’analogique. Pour cela, j’ai investi dans des périphériques hardware et des magnétophones à bande. L’idée n’est pas de snober les outils numériques (que j’utilise d’ailleurs pour ce qui est de l’acquisition), mais de proposer un workflow qui reste dans l’élan de la création. Je sollicite les musiciens dans les prises de décision en leur demandant de leur accorder de l’importance comme s’il n’y avait pas de retour en arrière possible. Cette idée de devoir prendre des décisions dés l’enregistrement puis évidemment au mixage, met les musiciens dans une attitude complètement dévouée à l’enregistrement de leur création. Nous travaillons alors ensemble, et aussi nous allons beaucoup plus vite. L’enregistrement et le mixage d’un album ne dépasse jamais 2 semaines (sauf cas exceptionnels). Aussi, je pousse tous les musiciens à repartir avec leur projet sur bande. Ils ont certes leurs musiques dans une clé USB, mais je considère ce support comme très obsolète. La bande leur survivra et pourra être rejouée par leurs enfants, petits enfants, etc. J’ai déjà reçu des clients qui voulaient numériser une bande où se trouvait l’enregistrement du grand père en 1965. Je pense qu’il n’y a rien de plus important. Cela n’existe pas avec le numérique. »
De quel type de matériel disposez-vous ?
« Une console analogique Crest Audio X12, des périphériques (compresseurs distressors, dbx, fmr etc), un monitoring Focal Twin 6 plus sub Neumann, des convertisseurs Antelope Orion 32+, un magnéto Studer A812 et un Revox B77 High Speed. Du côté des micros, j’en ai pas mal : une quarantaine dont un U87, des Josephson e22, une paire de Coles 4038 etc. C’est d’ailleurs ce à quoi j’accorde le plus d’importance avec les magnétos à bande. »
Le studio a-t-il un genre musical de prédilection ?
« Non, au contraire, j’aime beaucoup avoir à faire à des styles très variés. Cela va du rock au reggae, en passant par la variété, la musique classique, le jazz, etc. »
A qui est-il destiné (amateurs, professionnels, groupes…) ?
« N’importe qui souhaitant un enregistrement audio et vidéo (car je suis aussi réalisateur vidéo). Je reçois alors aussi bien les musiciens amateurs, professionnels, mais aussi des évènements plus festifs comme des anniversaires, des enterrements de vie de jeune fille etc. Les 2 cabines sont aussi disponibles pour la répétition musicale et des tournages. »
Des conseils pour les artistes émergents qui n’osent pas passer de leur chambre au studio ?
« Je trouve que la capacité qu’offrent les outils numériques actuellement est extraordinaire pour les musiciens qui ne sont plus obligés d’entrer en studio pour enregistrer leur maquette. Je dis « maquette » car je pense que seul un environnement studio (bien dirigé) peut créer les conditions idéales pour l’enregistrement d’un album. Le seul fait de pouvoir jouer en situation de live et non en re-recording change tout. Et évidemment, la pièce, les micros, la qualité du matériel font la différence entre une chambre et un studio professionnel. Aussi, n’être concentré qu’à ce qu’on doit jouer et laisser les questions techniques à un ingénieur du son est un confort qu’on ne trouve pas dans sa chambre. »
Une petite anecdote à nous raconter ?
« Lorsque j’étais assistant à Paris, pendant une session avec Abd’al Malik, il est venu me dire: « Christophe, pourrait-on t’enregistrer lire ce texte? J’ai besoin d’un accent marseillais et j’allais demander à des amis d’imiter… mais puisque tu es là. » Et il y a donc ma voix sur une musique d’Abd’al Malik. Malheureusement, cet album n’a pas l’air de vouloir sortir… »
La crise sanitaire vous a-t-elle impacté et comment vous êtes-vous adapté ?
« Evidemment. J’ai alors compris qu’il fallait que je rajoute des cordes à mon arc et pas nécessairement dans le milieu musical. Très attiré par la spiritualité, j’en ai donc profité pour apprendre l’astrologie, science qui m’intéressait déjà. »
Des projets à partager ?
« L’enregistrement d’un album a marqué la vie du studio: c’est le premier d’Haïkel Ouzahrir. Ce guitariste de blues que j’ai connu au travers d’autres groupes où il était sideman, a compris l’importance de se plonger en studio. Cela nous ramène à votre question « Des conseils pour les artistes émergents qui n’osent pas passer de leur chambre au studio ? ». Haïkel aurait pu continuer à enregistrer dans des conditions plus économiques, mais ayant du recul sur ce que je pouvais lui offrir comme conditions matérielles et humaines, il a opté pour un enregistrement de son album en studio. Le résultat est vraiment admirable et cela est dû en très grande partie à la qualité des musiciens. Je me suis simplement efforcé de rester fidèle à leur son. L’album s’appelle « What I wanna do » et il est disponible en intégralité sur Youtube et bien d’autre supports de streaming. »
Merci à Christophe Khatchik Hovikian d’avoir répondu à nos questions. On lui souhaite à lui et à Studio Tchaman une excellente continuation, et de continuer à développer de beaux projets ! N’hésitez pas à y faire un tour si vous passez vers Marseille !